Je me suis laissée découragée. Après tous les progrès que Wapi et moi avions faits, j'ai eu un cheval blessée ou malade sans arrêt pendant un bon laps de temps. Il fallait repartir à zéro. Après le changement d'écurie, les araignées en quantité industrielle (une horreur), les horaires surchargés (école + travail), le budget toujours serré, l'équipement inadéquat (selle de saut d'obstacle pour faire du dressage), un cheval peu performant, etc. Je me suis laissée complètement découragée, comme si ça ne valait plus la peine de monter.
Lorsque je recommençais à monter Wapi, je ne montais que quelques fois. Je réalisais que j'avais de la difficulté avec ma position, que je n'avais plus la belle posture que j'avais en juin 2012. Je réalisais que j'avais de la difficulté à contrôler mon cheval, que je n'étais plus capable de placer, plus capable de garder droit, etc. C'est décourageant de recommencer à la case départ. Comme si j'avais joué à «Serpents et échelles» et qu'après une petite échelle (mon mois de cours), j'avais eu un énorme serpent et je restais à la case «départ».
Puis, j'ai lu un article. Les meilleurs cavaliers ne sont pas ceux qui ont du talent, ce ne sont pas ceux qui ont les moyens. Cela aide. Mais les meilleurs cavaliers sont ceux qui ont du cœur, ceux qui travaillent. C'était le coup de pied qu'il me fallait. Je me cherche des excuses. Oui, ma jument a été blessée un bon moment et non je ne pouvais pas la monter. Mais il y a près d'un an que je peux monter ma jument et je ne le fais pas. Pourtant, je suis travaillante, j'ai du cœur et, surtout, j'aime monter à cheval. J'adore ça. J'en ai besoin.
J'ai mis mes excuses en perspective. Ce dont j'ai le plus besoin, ce n'est pas une selle (bien que j'en veuille une très profondément!), ce n'est pas non plus un cheval de Grand Prix. Non, j'ai besoin de cours. J'a besoin de sentir que je suis capable de monter encore. Que je fais du progrès. Que je ne deviens pas meilleure que Charlotte Dujardin, non: que je deviens meilleure que moi-même.
Lorsque j'ai commencé mes cours, j'étais fière de mon petit cheval. Je savais que je n'avais pas un cheval de Grand Prix. Je l'ai toujours su. Mais j'avais tout de même un cheval dont j'étais fière: elle faisait son possible, elle travaillait fort, elle était douce pour moi et elle progressais bien. J'ai toujours le même cheval. J'ai toujours ce cheval dont j'étais fière, ce cheval dont j'ai tant à apprendre. Même si j'avais un cheval de Grand Prix, je ne pourrais pas le monter. C'est simple: je ne suis pas une cavalière de Grand Prix. Je suis une cavalière à l'image de mon cheval: une cavalière qui fait son possible, qui travaille fort, qui est douce et qui progresse bien. Wapi n'a pas les moyens d'un cheval de Grand Prix, pas plus que je n'a les moyens d'une cavalière de Grand Prix. Nous formons une bonne équipe. Mais nous repartons de la case départ. Nous pouvons refaire les mêmes progrès en à peine un mois, nous l'avons déjà fait! Il ne me faut pas une selle de dressage, il me faut du temps, des cours, de la motivation.
Ça a fait du bien. J'avais besoin de cette prise de conscience. Elle était, tout à la fois, la claque «en pleine gueule» et la tape dans le dos dont j'avais besoin. J'avais besoin d'arrêter de me mentir à moi-même. Comme j'avais besoin de réaliser qu'il était possible de reprendre.
Hier, malgré le froid, j'ai été à l'écurie. Il me fallait un nouveau licol. J'ai été dans une sellerie à 1 minute de l'écurie (un danger!) et j'ai acheté un licol. Pas un en cuir avec mouton super luxueux. Non, un petit licol framboise indestructible («Wapiproof»!) Et j'ai été à l'écurie. Je n'ai pas monté mon cheval, je ne l'ai pas longé. Non. Je l'ai marché en laisse dans le manège. Elle avait un immense surplus d'énergie! Elle était plus souvent sur deux jambes que sur quatre (cabré)! Lorsque le manège s'est vidé, je l'ai laissé libre et elle a sauté, rué, cabré, galopé, galopé, galopé et galopé!
La belle Doudou vu de trop près avec son magnifique licol «Wapiproof»! J'adore cette couleur sur elle!
Sinon, outre cette prise de conscience, nous avons changé d'écurie puisque Coach s'est acheté sa propre écurie. Wapi est soignée aux petits oignons!
Et nous avons reçu notre plaque de box, un chef-d'oeuvre, c'est superbe.Je vous invite par ailleurs à voir la page Facebook de l'artiste : Arts Jennifer Tremblay. Nous attendons qu'elle soit fixée au box de Wapi!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire